Services publics : oui à une vraie évaluation pour remettre les pendules à l'heure

Publié le par Marie-Christine Vergiat

Lors du débat en séance plénière du Parlement européen le 6 octobre, je suis intervenue sur les dispositions sociales du Traité Lisbonne et notamment la question des services publics.

Je sors juste d'une réunion de l'intergroupe sur les services publics et en vous écoutant Mr le Commissaire je me demande si nous rencontrons les mêmes interlocuteurs.
Pour vous, tout va bien.
Pour la plupart des parties prenantes, au mieux, ils ne comprennent rien à la régulation européenne, ou alors ils ne la comprennent que trop bien.
Vous parlez de mesurer les impacts sociaux des politiques de l'UE en raison de la mise en œuvre de l'article 9 du Traité de Lisbonne. Alors je vous dis, chiche- faites le- les services publics, les services d'intérêts généraux, sont un beau dossier pour mettre vos beaux discours en actes.
Si comme vous le prétendez, il n'y a aucun problème avec la libéralisation des services publics et notamment des services publics locaux, engagez vous à mettre en œuvre un bilan réel, exhaustif, de la libéralisation dans tous les pays de l'UE.
Je suis française, alors je vous donnerai quelques exemples qui expliquent sans doute pourquoi les Français se méfient de l'Europe en ce domaine.
La libéralisation devait faire baisser les prix. Or, le prix des services postaux, celui des transports ferroviaires, aériens, celui de l'eau, là où il a été concédé à des entreprises privées, a augmenté de façon exponentielle.
La notion de service universel devait garantir l'accessibilité de tous aux services les plus fondamentaux. Dans la réalité, c'est à peine la charité pour les plus pauvres et les discriminations se creusent. Les écarts entre les plus riches et les plus pauvres ne cessent de se creuser en Europe.
Alors oui, Mr le Commissaire, comme beaucoup de députés l'ont déjà dit, quand est-ce que la Commission décidera de prendre en compte les conséquences des articles 9 et 14 des Traités tout comme le protocole sur les services d'intérêts généraux, et respectera les droits du Parlement.

De quoi avez-vous peur?

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