Mais jusqu'où ira-t-on ?

Publié le par Marie-Christine Vergiat

Ci-dessous, le communiqué du RESF 64 par Jean-Jacques Le Masson sur encore un cas d'atteinte aux libertés démocratiques.

Cachez ces mots que je ne saurais voir


Le tribunal administratif de Pau a donné raison au préfet ce mardi 12 janvier. Le maire de Billère devra faire effacer cette fresque dite "mur des expulsés", hommage aux sans papiers, peinte en septembre 2009 sur le mur d'une salle communale.

RESF 64 a tenu son assemblée générale samedi 9 janvier et avait envisagé cette triste décision.
Certes, le tribunal administratif ne traite que de la forme des dossiers qu'il a à juger, et le préfet ne s'était attaché, en apparence, qu'à des problèmes relatifs aux compétences des municipalités sur les problèmes politiques généraux.

Cependant, comme le remarque Me Blanco, l'avocat de la mairie de Billère, cette décision de censure de la peinture de quelques mots tels que Liberté, Egalité, Fraternité, Solidarité, Citoyen, Justice, Engagement, est inouïe et inacceptable.
Il faut d'ailleurs remarquer que la droite se réjouit de cette "décision de justice", ainsi que l'extrême droite qui parle de "victoire".
Peut-être que le mot qui a traumatisé le préfet et dont la censure réjouit l'extrême droite est : "expulsés" ? Mais qui expulse qui et pour quelles raisons ? Effacer ce rappel efface-t-il la réalité inacceptable des expulsions d'enfants ? Est-ce un acte républicain ?
La Révolution française avait aboli la censure. Le 20 août 1857, le procureur Pinard fait condamner les fleurs du mal de Baudelaire. Ce qui a rendu Pinard célèbre n'a détruit ni Baudelaire ni la poésie. Cela n'a pas rendu Pinard honorable.
Il sera intéressant de suivre l'évolution de ce dossier pour mesurer l'état des libertés dans notre pays.

 

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