c/p "Vers un Statut avancé pour la Tunisie : L'UE privilégie les intérêts économiques et diplomatiques au détriment des droits de l'Homme"

Publié le par Marie-Christine Vergiat

Je suis totalement scandalisée par l'annonce d'un groupe de travail pour l'octroi d'un statut avancé à la Tunisie. Ce deux poids, deux mesures en matière de droits de l'Homme au niveau de l'UE est insupportable et totalement contre productif y compris pour ceux qui prétendent défendre leurs intérêts économiques. Mais la France et l'Espagne ont besoin de leur allié tunisien en matière de politique d'immigration et surtout à la veille de la prochaine réunion de l'UPM (Union pour la Méditerranée).

COMMUNIQUE DE PRESSE

  

Bruxelles le 12 mai 2010

 

 

 

  
De Marie-Christine Vergiat
Députée européenne, Groupe GUE/NGL
Coordinatrice de la Délégation française Front de gauche

Membre de la sous-commission Droits de l'Homme et de la délégation Maghreb du Parlement européen 

 


 

Vers un Statut avancé pour la Tunisie : L'UE privilégie les intérêts économiques et diplomatiques au détriment des droits de l'Homme

 

  

C'est avec consternation que j'ai appris la décision prise ce mardi 11 mai par la Présidence espagnole de l'Union européenne, le Commissaire à la politique européenne de voisinage, M. Stefan Füle, et le ministre tunisien des affaires étrangères d'avancer vers un "statut avancé" pour la Tunisie dans le cadre du renforcement de ses relations avec l'Union européenne.

M. Füle a annoncé la création d'un groupe travail et le début des travaux au mois de juin espérant les premiers résultats pour la fin de cette année.

 

Or la dégradation de la situation des droits de l'Homme, de la démocratie et de l'Etat de droit en Tunisie est continue depuis de nombreuses années, mais l'Union européenne est restée quasiment muette sur cette situation. Au contraire, lors d'une visite préparatoire du Commissaire à la politique de voisinage avait signé un protocole d'accord pour une aide triennale de 240 millions d'euros.

 

Quarante huit heures après des élections municipales dont les seuls résultats sont la meilleure preuve de la réalité des avancées dont ose se vanter le gouvernement Ben Ali, cette décision est inacceptable. Elle constitue un très mauvais signal de l'Union européenne en matière de défense et de promotion des droits de l'Homme.

 

Pour tous ceux et toutes celles qui se battent pour l'indivisibilité et l'universalité des droits de l'Homme, il est intolérable que ceux-ci puissent être considérés comme une variable d'ajustement et faire les frais d'une "Realpolitik" dont ils ne sont que le paravent. L'Union européenne y perd sa crédibilité, les Etats membres aussi, et cette attitude est préjudiciable pour tous et toutes y compris ceux dont on prétend défendre les intérêts.

 

Cette décision ne grandit ni la Commission, ni les Etats membres, ni l'Union européenne.

Publié dans Tunisie-Gafsa

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