Congo : l'Union européenne doit appliquer les droits de l'Homme et empêcher de tels crimes

Publié le par Marie-Christine Vergiat

Une nouvelle fois nous abordons dans cet hémicycle la question difficile de la situation en République Démocratique du Congo, où la situation ne semble cesser de se dégrader. En juin dernier, nous votions une résolution pour condamner le meurtre de Floribert Chebeya Bahizire et nous inquiéter de la disparition de Bazana Edadi.

Depuis lors, un autre défenseur des droits de l'Homme, Mr Salvador Muhindo a été assassiné. Vous pouvez l'ajouter à votre liste monsieur le Ministre.

Et il a fallu cet été, le viol collectif de plusieurs centaines de personnes pour que l'ONU se décide à réagir.

Il faut dire que la MOMUSCO, présente au Congo pour protéger les civils, le personnel humanitaire et les défenseurs des droits de l'Homme et pour aider à la lutte contre l'impunité était présente à quelques kilomètres des lieux de ces viols et n'a pas réagi.

Mr Ban Ki Moon, lui même s'est indigné de la passivité des troupes de la MOMUSCO. Le gouvernement de la République Démocratique du Congo a enfin été mis en cause par les responsables de l'ONU.

Un rapport des Nations-Unies devrait être publié début octobre sur les violences commises, mais celles qui l'ont été entre 1996 et 2003. Que de temps perdu et combien de victimes devront encore être tuées, violées, torturées, combien d'enfants devront encore être enrôlés de force avant que la communauté internationale ne prenne la mesure de la situation et ne réagisse en conséquence.

Et j'ai envie de dire, que fait l'Europe? Des sommes colossales ont été investies au Congo... Des missions EUSEC et EUPOL sont sur place. Outre l'aide humanitaire, l'un des principaux objectifs de l'Union européenne est, sur le papier, de former les forces de sécurité et d'aider à la réforme de la sécurité dans ce pays.

Quels sont les résultats de ces politiques européennes.

La République Démocratique du Congo est un grand pays, le troisième pays d'Afrique par sa population.

C'est un pays dont le potentiel de richesses est énorme mais dont 80% de la population vit en deçà du seuil de pauvreté.

Pire c'est un pays qui ne cesse de s'appauvrir car la corruption y est florissante.

Alors je n'ai qu'une chose à vous demander, pendant combien de temps allons-nous encore laisser les choses perdurer en toute impunité car oui vous l'avez dit, Mr le Ministre, nous savons qu'y compris les forces de sécurité sont impliquées dans les violences.

Ne pensez-vous pas qu'il est temps de tenir un autre discours.

Je suppose que les choses ne sont pas simples au sein du Conseil des Ministres où quelques grands Etats européens, du moins leurs représentants politiques, dont nous connaissons tous l'attachement aux droits de l'Homme, ne sont pas très ouverts à une réelle intervention puisqu'ils savent recevoir en grande pompe Mr Kabila.

Alors appuyez-vous sur le Parlement européen pour prendre les dispositions qui s'imposent et cesser de laisser prévaloir les priorités économiques de quelques uns au mépris des populations civiles qui n'en peuvent plus.

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